Première Journée culturelle des Suisses du Sud de la France

Le 6 septembre, la communauté suisse de l’arrondissement consulaire de Marseille s’est donné rendez-vous à l’Espace de l’art concret (eac.), aux abords du Château de Mouans-Sartoux. Près de 90 Suissesses et Suisses ont répondu présent pour cette première « Journée culturelle des Suisses », placée sous le signe de la convivialité, de la découverte et du lien.

Un cadre qui fait dialoguer le respect des tradition et l’audace de la modernité

Dès l’accueil matinal au château, l’atmosphère était à la fois chaleureuse et curieuse : celle d’une communauté désireuse de se retrouver dans un lieu qui, à lui seul, résume un pan de l’esprit suisse. Le site conjugue la pierre d’un édifice du XVe siècle et une architecture contemporaine audacieuse — un décor idéal pour évoquer un pays où l’innovation se nourrit des racines. Au programme : salutations officielles, visite guidée de l’exposition « Gottfried Honegger – Du singulier au pluriel », puis un cocktail déjeunatoire dans les jardins du château. Le parcours muséal a permis de redécouvrir Honegger, figure majeure liée à la naissance de l’eac., artiste multiple – graphiste, peintre, collectionneur – dont l’œuvre fait dialoguer rigueur de l’abstraction et sensibilité au réel. À travers outils pédagogiques, gestes publics et collection conçue avec Sybil Albers, l’exposition rappelle combien l’art, chez Honegger, n’a jamais été un luxe mais un bien commun, une invitation à regarder autrement.

L’art comme langage commun

Dans son intervention, Christophe Vauthey, consul général de Suisse à Marseille, a souligné la portée très concrète de ce rassemblement : « Dans un monde incertain, se retrouver autour de quelque chose de tangible a tout son sens : formes, couleurs, lumière nous recentrent. L’art ne nous distrait pas ; il nous relie. » Cette idée d’un concret qui lie a irrigué la journée : l’eac. n’a pas seulement servi d’écrin à une visite, mais de point d’ancrage pour un moment de communauté. Les échanges entre générations, les retrouvailles de compatriotes et les nouvelles rencontres ont donné corps à ce que beaucoup ont décrit sur place comme « une Suisse en mouvement, ouverte et exigeante, solidaire et inventive ».

Des partenaires engagés

La réussite de cette première édition doit beaucoup à la qualité du partenariat local. Pierre Aschieri, maire de Mouans-Sartoux, a salué l’initiative et l’amitié franco-suisse qui la sous-tend, tandis que Roland Carta, président de l’eac., a rappelé la vocation du centre : faire de l’art un levier de transmission. L’équipe de l’eac. – Fabienne Fulchéri, Régine Roubaud et Estelle Epinette – a accompagné la préparation et la médiation de la visite guidée avec une disponibilité remarquée. Côté réseau consulaire, Hedwige Sluss, consule honoraire de Suisse à Nice, a assuré la coordination sur place. La présence de Dominique Baccaunaud-Vuillemin, nouvelle présidente de l’Union des associations suisses de France (UASF), a donné un écho fédérateur à l’événement, témoignant des synergies à l’œuvre entre institutions, communes et tissu associatif.

Une communauté vivante

Au-delà des chiffres de participation, cette journée a montré la vitalité d’une communauté prête à se mobiliser pour des rendez-vous qui ont du sens. Loin d’un simple calendrier protocolaire, la formule a permis de « faire culture » ensemble : découvrir, discuter, débattre, puis prolonger autour d’un repas partagé – autant de gestes simples qui, mis bout à bout, tissent un sentiment d’appartenance. « En partageant ce moment, nous faisons plus que célébrer une exposition : nous créons du lien entre nous, entre les générations, avec notre pays d’origine et avec la terre qui nous accueille », a résumé Christophe Vauthey. Une manière de rappeler que le service consulaire ne se limite pas aux démarches administratives : il s’inscrit aussi dans une diplomatie du quotidien, où l’art et la culture deviennent passerelles. Ce qu’il faut retenir

• Un premier rendez-vous réussi : près de 90 participants, une forte diversité de profils et d’âges, et même des participants venus de loin – signe d’un attachement réel à la vie de la communauté.

• Un format porteur : visite guidée d’une exposition de référence, paroles d’accueil sobres et denses, temps de convivialité en plein air, un triptyque simple et efficace.

• Des valeurs partagées : précision et responsabilité, créativité et ouverture, solidarité et exigence ; autant de marqueurs suisses que l’eac. et l’œuvre d’Honegger ont incarnés le temps d’une journée.

À l’heure de se quitter, beaucoup parlaient déjà de se revoir. Si la « toute première » Journée culturelle des Suisses à Mouans-Sartoux a été pensée comme un événement, elle a surtout agi comme un déclencheur. Preuve que, parfois, il suffit d’un lieu juste, d’une exposition inspirante et d’une communauté partante pour transformer une simple rencontre en moment de culture partagée.

Photo

De gauche à droite : Mathis Steinmann, délégué pour la France au Conseil des Suisses de l’étranger et au Parlement des Jeunes Suisses de l’étranger YPSA, Ada Blainville, présidente de la Société suisse de Cannes, Christophe Vauthey, Consul général de Suisse à Marseille, Dominique Baccaunaud-Vuillemin, Présidente de l’UASF, Hedwige Sluss Thüer, Consule honoraire de Suisse à Nice, Fabienne Grasser Fulcheri, Directrice de l’eac., Jacques de Buttet, délégué pour la France au Conseil des Suisses de l’étranger, Régine Roubaud, Administratrice de l’eac.et Susanne Hemund, Consule de Suisse à Marseille.